CONSTRUIRE LE FUTUR

profité de cet élan puisque les emplois en lien avec l’économie verte ont augmenté de 20 % en dix ans. De son côté, Reykjavik, en Islande, est devenue une des villes les plus écologiques au monde. Outre le fait qu’elle offre désormais près de 410 m2 d’espaces verts par habitant, cette cité de 120 000 individus s’est développée en étroite relation avec la nature grâce à des toitures végétales, des parcs, des jardins ainsi que des voies piétonnes ou cyclables. Désormais, la production d’énergie renouvelable (géothermie, barrages hydroélectriques) couvre 100 % de ses besoins en électricité, alors que jusque dans les années 1970, le pays dépendait quasiment exclusivement des énergies fossiles. En Afrique du Sud, Le Cap œuvre activement en faveur du climat. Aujourd’hui, entre 10 et 20 % de sa production énergétique provient du gaz produit par la combustion des déchets urbains. Cette ville africaine en pleine expansion, qui abrite plus de 4 millions d’habitants, a également renforcé son réseau de transports en commun, ce qui a permis de réduire le trafic urbain et la pollution ainsi que les 100 % des besoins d’électricité de Reykjavik sont couverts par les énergies renouvelables (géothermie et barrages hydroélectriques). Appelez ce virage comme vous voudrez : transition, bifurcation, redirection, révolution. Il est de toute façon sec et doit être pris rapidement. Ce n’est pas un ajustement de curseur mais bien un changement de modèle de la fabrique de la ville. » « > 1. ONU-Habitat, World Cities Report 2022: Envisaging the Future of Cities, 2022. + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + perdra 17 % de sa production de riz et 12 % de sa production de maïs en raison de l’urbanisation. De son côté, l’Égypte pourrait subir une perte de 40 % de son riz et 60 % de son maïs1. La ville de demain devra donc être densifiée pour limiter un étalement induisant toujours plus de constructions de bâtiments, d’infrastructures, de transports et donc d’artificialisation des sols tout en étant aussi dotée de logements abordables, sains et accessibles à tous. Des cités modèles aux quatre coins du monde Quels que soient les continents, des cités traditionnelles ont déjà franchi le pas et se muent progressivement en villes durables. En l’espace d’une décennie, Vancouver, au Canada, qui recense près de 700 000 habitants, est partie du néant écologique pour devenir une des villes les plus vertes du monde. Pour y parvenir, elle a fait appel à la conscience verte des entreprises. Résultat : la formation des professionnels aux techniques de construction bas carbone a permis la mise en œuvre de nouveaux bâtiments à l’empreinte carbone réduite, ainsi qu’une réduction de 2 % par an de leur consommation énergétique. La politique de « verdisation » a abouti à la création de milliers de parcs naturels disséminés dans la ville. Des zones de compostage et des jardins hauts perchés sur les toits des gratte-ciels ont vu le jour. L’économie de la ville a + Christine Leconte, architecte, et Sylvain Grisot, urbaniste, dans leur ouvrage Réparons la ville, Éditions l’Apogée, 2022. 14 SAINT-GOBAIN

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