CONSTRUIRE LE FUTUR

L’enjeu environnemental a longtemps été abordé par le seul biais d’une amélioration des performances thermiques et énergétiques des bâtiments. En effet, sur les 37 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) émis par les bâtiments, 27 proviennent de l’énergie consommée pour les chauffer, les rafraîchir, les ventiler et les éclairer1. L’efficacité énergétique reste donc une priorité incontestable ! Mais il est aussi essentiel de traiter les 10 % restants, c’est-à-dire le carbone émis non seulement lors de l’utilisation des bâtiments mais aussi tout au long de leur cycle de vie. Du carbone opérationnel au carbone incorporé L’accord de Paris, qui vise le zéro émission nette de carbone d’ici 2050, ouvre la voie à des normes de construction plus vertueuses, légères et écoresponsables. Si la réduction du carbone opérationnel – le carbone émis lors des phases d’exploitation du bâtiment (éclairage, énergie, etc.) – reste la priorité et l’objectif numéro un des rénovations, il est également indispensable de considérer l’empreinte carbone d’un bâtiment sur l’ensemble de son cycle de vie, de l’extraction des matières premières au transport jusqu’à la valorisation des matériaux en fin de vie. La raison est simple : toutes ces étapes génèrent des émissions de CO2 à plus ou moins grande échelle. C’est donc ce carbone incorporé, souvent insoupçonné, qu’il faut scruter. Décarboner sur toute la chaîne de valeur D’ici 2050, nous serons plus de 7milliards à vivre en ville. Couplé au dérèglement climatique et à la raréfaction des ressources, cet enjeu démographique nous impose de prendre en compte l’ensemble du cycle de vie d’un bâtiment, de sa conception à son utilisation, pour que l’entièreté des projets fonciers soient véritablement durables. > CONSTRUIRE LE FUTUR 1. ONU, Les émissions du secteur du bâtiment ont atteint un niveau record, 2020. 21

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