CONSTRUIRE LE FUTUR

Le Nord à rénover > CONSTRUIRE LE FUTUR Depuis des siècles, le monde occidental, et plus globalement l’ensemble des pays développés, est très construit. Ses centresvilles singuliers, souvent denses et parfois historiques sont le fruit d’une succession de couches architecturales. Mais aujourd’hui, ces villes anciennes, ainsi que les banlieues pavillonnaires plus récentes qui se sont étirées tout autour, ne sont plus en mesure de répondre aux exigences de confort moderne et encore moins à celles du changement climatique et des crises énergétiques. Alors comment faire ? Tout détruire pour reconstruire ou rénover massivement ? En Europe, environ 200millions de bâtiments construits avant 2001 seront toujours debout en 2050. 97 % des constructions existantes sont considérées comme « énergétiquement inefficaces » et trop dépendantes des énergies fossiles. Le Parlement européen estime même que les bâtiments représenteraient 40 % de la consommation d’énergie finale de l’Union européenne, 36 % des émissions de CO2 et 55 % de la consommation d’électricité1. Aux États-Unis, la situation n’est guère plus réjouissante. L’Agence internationale de l’énergie estime que les 111 millions de bâtiments présents sur le sol américain sont responsables d’environ 41 % de la consommation énergétique totale du pays, 40 % des émissions de CO2 et 70 % de la consommation d’électricité2. Le cap est donc fixé pour parvenir à un parc immobilier aligné avec les exigences de l’accord de Paris adopté en 2015 par 196 parties : d’ici 2030, les bâtiments existants devront réduire de 35 % leur intensité énergétique pour atteindre environ 95 kWh par mètre carré3 (contre environ 150 kWh/m2 aujourd’hui, un chiffre stable depuis trois ans), avant d’atteindre l’objectif de réduction de 55 % des émissions de CO2 d’ici 2050 (par rapport aux niveaux de 1990). Des constructions anciennes largement « amorties » Toujours selon l’Agence internationale de l’énergie, pour relever ce défi, les pays occidentaux doivent se rénover massivement – à hauteur de 10 millions de logements par an. Un choix en faveur de la rénovation qui s’explique pour de nombreuses raisons. En premier lieu, ces bâtiments, utilisés depuis des décennies voire des siècles, ont généralement « amorti » le coût carbone de leur construction – 1. Parlement européen, Boosting Building Renovation: What Potential and Value for Europe?, 2016. 2. Agence internationale de l’énergie, Energy Efficiency in the North American Existing Building Stock, 2007. 3. Agence internationale de l’énergie, Tracking reports – Buildings, septembre 2022. 31

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