Vue aérienne de bâtiments anciens à Lisbonne (Portugal). qu’il s’agisse des émissions liées à la fabrication des matériaux qui les composent ou de celles produites lors du chantier de construction lui-même. S’il n’existepasde« seuild’amortissement » officiel pour un bâtiment, la fourchette de 20 à 80 ans couramment évoquée est assez large, la durée réelle dépendant de plusieurs facteurs tels que la qualité et la durabilité des matériaux, les pratiques de maintenance et d’utilisation ou encore les conditions météorologiques locales. Néanmoins, dans laplupartdescas, ladestructiond’un « bâtiment amorti » remplacé par une construction neuve conduirait à un bilan énergétique négatif. « À chaque mètre carré construit, on émet 1,5 tonne eqCO2 pendant cinquante ans », rappellent dans l’ouvrage Conserver, adapter, transmettre les équipes du Pavillon de l’Arsenal, le centre d’urbanisme et d’architecture de Paris. « Une moitié provient de la matière, l’autre de l’énergie », poursuivent-elles. L’élément le plus coûteux en carbone lors d’une construction ? La structure primaire : la charpente et les planchers. À l’inverse, « en réutilisant un bâtiment existant, onpeut réduire considérablement le carbone incorporé », approuve Joy Gai, Responsable des programmes Asie-Pacifique duWorld Green Building Council (lire à ce sujet notre encadré Opérationnel ou incorporé : changer de regard sur le carbone, p. 27). Une économie estimée à 250 kg eqCO2/m2 4. Et au-delà du coût carbone, « démolir pour reconstruire, c’est plus de temps, plus de main d’œuvre, plus de transport. En rénovant, on peut minimiser tous ces postes », complète Joy Gai. Unbâti ancien, championde l’optimisationénergétique Par ailleurs, en Europe, l’ancienneté du bâti, notamment urbain, pourrait bien se révéler un atout plutôt qu’un handicap. Certes, il faudra dans la plupart des cas effectuer des corrections thermiques : changements de menuiserie, d’isolation intérieure ou par l’extérieur quand elle est possible. Selon la Direction générale de l’urbanisme, de l’habitat et de la construction en France, les édifices anciens, sous réserve qu’ils 4. Éditions du Pavillon de l’Arsenal, Conserver, adapter, transmettre, 2022. ©EyeEm/Martina 32 SAINT-GOBAIN
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