7. C40 Cities, New York, Milan, Copenhagen – Case Studies, 2022. 8. Copenhagen Economics, Multiple benefits of investing in energy efficient renovation buildings, 2021. 9. OMS, Pollution de l’air à l’intérieur des habitations et santé, 2022. 10. Zuraimi, M.S. and Tan, Z., Impact of residential building regulations on reducing indoor exposures to outdoor PM2.5 in Toronto, 2015. 11. Les cahiers de l’Anah, Juillet 2016. le choix à privilégier pour les projets de rénovation par rapport aux méthodes de construction traditionnelles », confirme Joy Gai. « Et puis, c’est aussi une très bonne façon d’affirmer (et d’afficher) la durabilité du bâtiment. » Rénover les pays occidentaux, quels bénéfices ? En dehors des intérêts évidents en matière de décarbonation et de mise à disposition de logements qualitatifs pour des populations toujours plus nombreuses en zones urbaines, la mise en œuvre de politiques de rénovation volontaristes est porteuse de nombreux bénéfices. Par l’utilisation de terrains parfois sous ou malemployés, mais aussi en attirant des investisseurs qui créeront des emplois locaux, elles ont tout d’abord un rôle clé dans la redynamisation de l’économie locale. On estime ainsi que la mise en œuvre de la loi de Mobilisation climatique de la ville de New York (États-Unis), qui implique la rénovation de 50 000 bâtiments de grande taille, pourrait générer d’ici 2030 un marché de 18 milliards d’euros au cours de la prochaine décennie, entraînant la création de 141 000nouveaux emplois dans la zonemétropolitaine de New York – bien plus que l’estimation initiale de 26 700 emplois7. Un autre atout se dégage de cette aproche : les bienfaits de la rénovation sur la santé publique. Missionné par Renovate Europe, l’institut Copenhagen Economics avance que les cobénéfices sanitaires d’un plan ambitieux de rénovation énergétique dans l’Union européenne pourraient atteindre les 88 milliards d’euros8. De leur côté, l’Organisation mondiale de la santé et l’OCDE estiment que chaque année, ce sont 120 000 Européens qui meurent prématurément du seul fait de la mauvaise qualité de l’air intérieur. Cela représente un coût annuel de 260 milliards d’euros9. À Toronto au Canada, une étude a montré que la mise en conformité des immeubles résidentiels en suivant les règles minimales du code du bâtiment pourrait permettre à la ville d’économiser jusqu’à 2,3 milliards de dollars par an en frais de santé10. Rénover, enfin, c’est redonner tout leur lustre à des bâtiments ou des zones historiques parfois abandonnées par les populations. C’est ce qu’a entrepris par exemple la commune de Rodez, dans le sud de la France. Il y a encore quelques années, le centre-ville cumulait les handicaps : bâtiments anciens dégradés, populations précarisées, vacance des logements et des commerces. La revitalisation architecturale (réhabilitation de plus de 600 logements, mise en valeur de façades historiques) a permis de redonner vie à la vieille ville. « Les Ruthénois reviennentencentre-villepour sepromener, faire leurs courses et même pour y vivre. Nous avons agi à plusieurs niveaux (ville, communauté, région) et tous dans le même sens », expliquait Christian Teyssedre, maire de Rodez et président de Rodez agglomération aux Cahiers de l’Anah11. On l’aura compris : dans les pays occidentaux, la « balance carbone » mais aussi économique et culturelle penche résolument du côté d’une politique massive de rénovation pour assurer à nos villes un bâti durable. 35 CONSTRUIRE LE FUTUR
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