CONSTRUIRE LE FUTUR

Des formulations plus sobres Aux quatre coins du globe, des innovations essaiment, permettant aux matériaux traditionnels de se réinventer. Prenons le béton, par exemple. Considéré comme le mauvais élève de la construction avec 8 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, il doit son bilan carbone médiocre à sa fabrication : il est composé de granulats, d’eau et surtout de ciment. Et c’est bien là le nœud du problème. Constitué de clinker, un mélange d’argile et de calcaire, le ciment est cuit à plus de 1 400 °C dans des fours à énergie fossile. Non content d’utiliser d’énormes quantités d’énergie durant cette phase de calcination, le clinker libère beaucoup de CO2. Toutefois, des formulations bas carbone ou qui ne contiennent pas un gramme de clinker commencent à émerger grâce notamment à l’usage des nouvelles gammes d’adjuvantation sur mesure CHRYSO®EnviroMix, permettant de diminuer jusqu’à 50 % des émissions de CO2. Des néo-ciments fabriqués à base d’argile crue, de déchets ou de coproduits industriels apparaissent par ailleurs comme des alternatives sérieuses. C’est le cas par exemple des mortiers décarbonés signés Weber Saint-Gobain, dont le ciment est remplacé pour tout ou partie par des laitiers de hauts fourneaux ou des cendres volantes issues des exploitations de charbon ou de la combustion. Résultat : un béton à l’empreinte carbone bien plus faible. Un bon point en termes d’économie de ressources et de valorisation des déchets. C’est sur ce même principe d’écologie industrielle que la laine de verre Isover est produite. Un des secrets de son empreinte carbone réduite réside dans sa composition verrière qui contient jusqu’à 60 % de calcin, du verre recyclé issu de parebrises ou de bouteilles. Les industriels réussissent donc à marier l’art et la matière pour préserver les ressources et réduire le consommation d’énergie et les émissions de carbone associées. Mais cette union ne serait être pleinement heureuse sans la modernisation des procédés de fabrication. Des procédés industriels modernisés Il existe plusieurs leviers pour moderniser les équipements et contribuer à la décarbonation des procédés : électrification des fours quand c’est possible, meilleure isolation thermique des équipements ou transition vers la biomasse, le biogaz ou l’hydrogène vert, en lieu et place du charbon, du fioul ou du gaz. Très engagé dans cette stratégie de modernisation industrielle, Saint-Gobain va par exemple ainsi investir plus de 60 millions d’euros en 2024 dans son usine Scope 1 : émissions de gaz à effet de serre générées directement par l’entreprise durant la production (utilisation d’énergie et émissions diverses durant le processus). Scope 2 : émissions indirectes principalement liées à la production de chaleur ou de froid durant la production. Scope 3 : émissions en amont et en aval de la production - achat et extraction des matières premières, transport, gestion des déchets, recyclage, etc. > 53 CONSTRUIRE LE FUTUR

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